Allo Rufo : Un navet dangereux


France 5, télévision publique, vous vous permettez de choisir deux questions : l’une relative aux doudous, l’autre relative aux « abus sexuels » commis sur des enfants.  Ce choix que vous avez fait démontre à lui seul votre ignorance de la gravité des conséquences des viols, agressions sexuelles, commis sur des enfants. Cela démontre aussi l’ignorance, l’incompétence, le manque d’empathie  et l’arrogance de celui qui se dit « spécialiste » qui a du faire ce choix avec vous. Parlons-en de Marcel Rufo puisque c’est de lui qu’il s’agit .http://www.youtube.com/watch?v=WmzZMYUC2nc

http://pluzz.francetv.fr/videos/allo_rufo_,73268899.html

Avant même de reprendre ici ses insanités, commençons par l’expression de son visage, ses grimaces et son haussement de sourcils lorsque la mère de cette jeune femme en vient à parler des « abus sexuels » que sa fille de 28 ans lui a dit avoir subi à l’age de 3-4 ans.

Rufo , je ne sais sur quelles études scientifiques il s’appui, déclare « L’immense majorité des enfants abusés vont bien » « Un abus ne peut pas entraîner un tel dégât sauf si la vulnérabilité et la fragilité du sujet vient faire que l’abus renforce cette pathologie de d’organisation » « Là, dans ce que vous décrivez c’est complètement fantasmatique »

Qu’en sait-il ? A-t-il seulement étudié la psychotraumatologie ? Comment se fait-il que toutes les études scientifiques prouvent tout à fait le contraire.

» La fréquence des troubles psychotraumatiques est telle que l’on parle d’épidémie cachée. »(1)

Non seulement, il doute immédiatement de la parole et des souvenirs de cette jeune femme mais en plus il l’a culpabilise « un abus ne peut entraîner un tel dégât sauf si la vulnérabilité et la fragilité du sujet vient faire que l’abus renforce cette pathologie de d’organisation »

Il est vrai qu’une enfant de 3 ans n’est ni fragile, ni vulnérable . Inversion de culpabilité, si elle ne va pas bien ce n’est pas parce qu’elle a été « abusée » mais parce qu’elle est fragile et vulnérable !

Abus , dites-vous ?

.  De quel abus parlez-vous ? De votre abus de langage ? Tout est dit, vous utilisez le mot « abus » pour ce qu’il convient d’appeler viols ou agressions sexuelles . Il faut lire un peu les professionnels et peut-être en prendre de la graine !

[Lorsqu’un patient révèle avoir été victime de maltraitance, spontanément ou sous l’incitation du médecin, une nouvelle chance de reconnaissance, préalable obligé à toute possibilité de reconstruction, lui est offerte, car bien souvent les révélations antérieures, explicites ou implicites, avaient été négligées voire purement et simplement niées. Il faut alors que le médecin signifie clairement qu’il croit la victime, lui dise qu’il sait combien il est difficile de faire une telle révélation et enfin qu’en référence au Code pénal, il qualifie les faits comme crime ou grave délit puni d’une peine de prison, et non par un euphémisme comme : abus, passage à l’acte, faits, tournanteŠ maltraitance sexuelle.(1)]

Mais c’est vrai que pour vous « le signalement » est d’abord une mode avant d’être la « loi. » Ouf, vous vous êtes rattrapé !

Si c’est une mode, est-ce qu’on doit comprendre que vous ne signalez jamais les « abus »

Savez-vous qu’il existe une toute nouvelle « mode » qui est la non-assistance à personne en péril ?

Doit-on vous signaler ?

Les professionnels savent bien qu’il y a un manque de signalement de la part des médecin par  négation des violences sexuelles (et par peur du Conseil de l’ordre il faut bien le dire) !  Lisez vous-même, vous en êtes la caricature :[ Les victimes se plaignent souvent de thérapeutes qui veulent les entraîner dans des thérapies où l’événement subi est occulté. Le thérapeute ne semble s’intéresser qu’à leur enfance, leurs parents, etc. Ceci tient à une grande difficulté héritée de certains courants analytiques qui postulent que les troubles psychotraumatiques actuels sont liés, dans « l’après coup », aux avatars de la structuration ¦dipienne de la personne : ceci expliquant cela (1)]

Vous conseillez à la mère de cette jeune femme d’en discuter avec le violeur présumé qui lui a été désigné par sa fille  pour savoir la vérité . Vous êtes sérieux ??? Vous croyez que le « gentil monsieur » en question va répondre quoi ? OUI J’AI VIOLE TA FILLE ? Ce n’est pas sérieux.  Combien de parents ont pu entendre de telles énormités ? Combien d’adultes victimes dans l’enfance ? Combien d’enfants victimes vous ont entendu dire de telles infamies. Si un enfant était prêt à parler et qu’il vous a entendu, vous l’avez réduit au silence ! Pourquoi parler alors que ma maman va aller voir  mon bourreau pour lui demander si c’est vrai … J’espère que cette jeune femme de 28 ans que vous avez considéré publiquement : menteuse, malade mentale ne vous pas entendu !

Ils vont bien avez-vous dit ?

Des conséquences graves sur la vie personnelle (affective et amoureuse), sociale, scolaire et professionnelle (2)

Et , cela ne concerne que les enfants devenus adultes, ceux qui se sont suicidés ne sont plus concernés…

Vous savez quoi , Marcel Rufo, vous êtes extrêmement dangereux.  Une pathologie de désorganisation  peut-être ? Ou des « fantasmes » non réalisés ?

Un petit rappel du code de déontologie, seulement sur la forme, oublions le fond ….

http://www.conseil-national.medecin.fr/article/article-19-interdiction-de-la-publicite-243

« Sa participation à l’information du public doit être mesurée (article13), et la personnalité du médecin, qui peut valoriser le message éducatif, doit s’effacer au profit de ce message sans s’accompagner de précisions sur son exercice (type, lieu, conditions). « 

Vous croyez que votre « information au public » est « mesurée » ? Votre personnalité « s’efface t-elle ? Il faut voir le début de l’émission , on se demande si vous êtes médecin ou un mauvais acteur ! A la fin on comprend bien que le mauvais acteur a joué, comme il le mérite, dans un navet.

(1)   http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/conf&rm/conf/confvictime/experthtml/lopez.html

(2)   http://memoiretraumatique.org/psychotraumatismes/generalites.html#titre31-4

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